L’identité collective est un genre de “no man’s land”, une transcendance…
Voyons… quelque chose se poursuit, mais en même temps rien ne se poursuit. Dans un sens, nous sommes comme la rivière qui coule. On pourrait dire telle ou telle rivière, tel ou tel cours d’eau. On lui donne un nom, mais a bien y regarder, la rivière à laquelle on a donné un nom il y a trois cents ans n’est pas la du tout; elle est entièrement différente, elle se transforme, elle coule sans cesse. Elle passe d’un aspect à un autre.
C’est cette transformation totale qui rend possible la renaissance. Si une chose continuait tout le temps, elle n’aurait aucune possibilité de renaitre ni d’évoluer pour passer a une autre situation. Sur le plan de la renaissance, c’est le changement qui compte et non le fait que quelque chose continue.
Au fond, nous sommes tous des êtres collectifs. Tous nous devons recevoir et apprendre autant de ceux qui étaient avant nous que de nos contemporains, toujours nous-même.
L’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence. Sans cesse est un voyage sans fin.
La permanence d’un “moi” est un concept faux, une séparation relationnelle sans lieu d’être en manquant à ce qui compte véritablement est qui est la relation qui nous unit avec un Tout manifestement changeant.